Hier soir, je dînais à l'occasion d'un repas de mariage, à côté du papa japonais de la mariée.
Un monsieur de 70 ans environ, originaire d'Osaka, qui venait pour la seconde fois à Paris, pour le mariage de sa fille.
Alors que nous discutions, le sujet des vacances et du travail s'est, à un moment, trouvé abordé : "Les Français, vous avez beaucoup de jours de vacances et de jours fériés.
_ Les Japonais ont autant de jours fériés et peut-être autant de vacances, mais à la différence des Français, vous ne les prenez pas", lui ai-je répondu.
Sur quoi, il m'a demandé, fort curieux : "Quand vous ne travaillez pas, vous faites quoi ? Vous faites quoi pendant tout ce temps, quand vous ne travaillez pas ?"
Il est en effet consultant au Japon, à son compte. Et, comme il me l'a expliqué ensuite, le travail, ce n'est pas quelque chose de pénible, contraignant pour lui, mais plutôt une activité valorisante et constructive. Sûrement du fait que son travail, c'est lui qui l'a créé et qui correspond à une réalisation de sa part.
"Beaucoup d'entre eux, quand ils ne travaillent pas, ils consomment, ils achètent des choses, des services, ils mangent, ils prennent, quoi...", je lui ai expliqué directement mon point de vue.
Lui aussi semblait d'ailleurs avoir ce même point de vue.
En bref, un tel comportement n'a pas vraiment de sens, tout autant pour ce monsieur que pour moi.
Travailler, construire et faire évoluer son activités, par contre, cela a un sens.
Travailler, c'est une activité qui a du sens !
En y repensant, au retour de cette soirée, je me suis dit "Tient, c'est une autre façon de voir, le pourquoi de l'investissement des Japonais dans leur travail. La première fois que j'y suis confronté, et c'est un homme japonais qui me l'a permise !"
Article paru initialement le 30/06/2019
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